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18 mai 2013

SECRETS DES VILLES | UN QUARTIER EN MER A MONACO


Après le projet colossal du tunnel sous le Bosphore que nous vous avions présenté il y a quelques temps, voici un autre projet d’envergure : un projet d’extension sur la mer pour la ville-état de Monaco.



Monaco est un état princier de 2 km², gouverné par Albert II, enclavé au sud de la France. Les facilités fiscales et le cadre de vie méditerranéen on fait de ce village de pêcheur un pôle économique majeur, et le pays s’est urbanisé jusqu’à devenir une ville-état. En effet, sur la quasi-totalité de sa surface on retrouve des constructions de plus en plus hautes (jusqu’en 1945 les constructions étaient limitées en hauteur). Aujourd’hui voit le jour le premier gratte-ciel de la ville : la Tour Odéon, avec ses 170m de haut, mais d’autres suivront bientôt.
Dans les années 1970-80 la ville était déjà devenue trop étriquée et se posait la question de comment s’agrandir. Le Prince Rainier (le père du prince Albert II) fit alors construire une extension sur la mer de 22 hectares qui devint le quartier d’affaire et de logement de Fontvieille. Cela permit d’augmenter de 20% le territoire d’origine et donna le surnom  de « Prince Bâtisseur » à Rainier de Monaco.
Les années 2000 posent à nouveau la question du manque d’espace à la principauté et Albert II a de nouveau envisagé d’étendre son territoire sur la mer.
En 2008, un projet de 10 hectares voit le jour. Un concours regroupant des grands groupes de la construction (Eiffage, Vinci, Bouygues, ...) et des grands noms de l’architecture (Norman Foster, Daniel Libeskind, …) se penchent sur la question.  Malheureusement en cours de processus, alors qu’il ne reste plus que deux équipes en lice, le projet est avorté. Les causes en sont multiples, mais la principale est la crise économique qui n’épargne pas Monaco. Une cause secondaire mais non des moindre pour le Prince, est l’impact environnemental d’un tel projet.



Mais la ville ne baisse pas les bras et continue de travailler sur le projet, jusqu’à aujourd’hui, où on lance à nouveau un appel à candidature. L’ampleur du projet a été revu à la baisse et ce ne seront finalement que 5 à 6 hectares qui seront gagnés sur gagne sur la mer. Mais c’est déjà suffisant pour créer des surfaces habitables, de logement, de commerce et de bureau. La ville en a besoin et on estime à 350 000m² la surface à créer, tous les 10 ans.
Cependant rien n’est laissé au hasard et le Prince ne veut pas d’une presqu’île surchargée « les constructions ne devront pas être hautes » et « des espaces verts devront être aménagés pour que le cadre de vie soit agréable ». On entend aussi parler d’écoquartier.



D’un point de vue environnemental, le projet est aussi soumis à des règles très strictes. Premièrement, le choix de sa situation géographique, à l’est de la principauté, a été longuement réfléchi. Il se trouvera donc au large du Grimaldi Forum, palais des congrès et salle de spectacle. Le socle marin sur lequel  quartier va se situer jouxte deux milieux aquatiques très riches. A l’est la réserve du Larvotto, véritable vivier sous-marin et fierté de la principauté. Et à l’ouest  à 40m environ, se situe le « tombant des Spélugues » avec des cavernes sous-marines ou s’épanouit du corail. Cette proximité engage donc le futur constructeur à porter une grande attention à l’écologie du projet. Le Prince Albert II a d’ailleurs déclaré « Je serais particulièrement attentif à ce que ce projet respecte les fortes contraintes environnementales que j’imposerai, tant pendant le chantier, que par la suite durant l’exploitation des surfaces nouvellement créées ».  La première difficulté se porte sur la construction du socle de 20m de profondeur sur lequel va reposer le quartier.  Ce dernier doit non seulement éviter de détruire un écosystème pendant la construction, mais aussi impacter le moins possible les courants marin pour que l’environnement alentour n’en souffre pas. Pour ces raisons écologiques, les experts penchent pour une technique de pose de caissons flottants acheminés par la mer puis immergés, plutôt que le remblaiement pur et dur avec de la terre (comme s’était le cas pour Fontvieille avec 40m de profondeur). Reste à savoir ce que les équipes et leurs technicien pourront proposer d’innovant dans ce sens. Le coût estimé de cette première étape de projet est de 1 milliard d’euro, le constructeur disposera en contrepartie des droits à construire sur le terrain gagné (sauf certaines concession à l’état).

Les équipes ont jusqu’au 23 juillet 2013, 10 postulants seront sélectionnés, puis trois. Enfin le premier de la liste aura 1an pour finaliser son projet. Le projet d’extension pourrait ainsi voir le jour en 2024.

Projet de Vinci Immobilier

Projet de Anthony Bejus

Projet de Daniel Libeskind

Projet de Rem Koolhaas et Frank Gehry
Projet de Norman Foster

Bien que les dimensions et les coûts nous semble pharaoniques, le défi technique et l’attention portée à l’environnement de bout en bout, pourrait en faire un projet exemplaire. L’avenir du projet repose sur le respect des contraintes et l’innovation que les équipes pourraient apporter. 

Projet mégalomane ou avancée technique, telle est la question. 

Écrit par : Marine C.

Sources :
http://www.lefigaro.fr/
http://www.lesechos.fr/
http://www.lesclesdumidi.com/
http://www.batiactu.com/
http://www.urbanews.fr/




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