« UTOPIES RÉALISÉES » épisode 4
La cité des étoiles à Givors est un projet étonnant, avec des logements en forme d’étoiles ! Intriguant n’est-il pas ?
RENOVATION D’UN CENTRE VILLE
La ville de Givors se trouve à 22km au sud de Lyon, au confluent du Giers et du Rhône. De son histoire, il reste les ruines du château, perché sur la colline Saint Gérald. La ville actuelle s’est développée dans la plaine, mais l’ancien village était adossé à la colline.
Dans les années 60, ce vieux centre ville pittoresque est devenu insalubre et inadapté. Pour la municipalité ce « bidonville vertical en dur » pose problème, et elle envisage une opération de réhabilitation en 1965. Les tentatives de réhabilitations ne seront pas concluantes, il faudra passer la vitesse supérieure : la Rénovation. Autrement dit, la démolition. Pour cela, il faut racheter les bâtiments et les terrains, reloger la population et décider du futur projet.
De nombreux projets sont proposés, mais ils ne tiennent pas compte du site, très proche de la colline. La mairie refuser 26 projets.
RENOVATION D’UN CENTRE VILLE
La ville de Givors se trouve à 22km au sud de Lyon, au confluent du Giers et du Rhône. De son histoire, il reste les ruines du château, perché sur la colline Saint Gérald. La ville actuelle s’est développée dans la plaine, mais l’ancien village était adossé à la colline.
Dans les années 60, ce vieux centre ville pittoresque est devenu insalubre et inadapté. Pour la municipalité ce « bidonville vertical en dur » pose problème, et elle envisage une opération de réhabilitation en 1965. Les tentatives de réhabilitations ne seront pas concluantes, il faudra passer la vitesse supérieure : la Rénovation. Autrement dit, la démolition. Pour cela, il faut racheter les bâtiments et les terrains, reloger la population et décider du futur projet.
De nombreux projets sont proposés, mais ils ne tiennent pas compte du site, très proche de la colline. La mairie refuser 26 projets.
VIVRE LA COLLINE
Le projet qui verra le jour est né de l’architecte Jean Renaudie, qui recevra le Grand prix national d’architecture en 1978. Sa volonté à Givors est de « bien intégrer ce morceau de ville au site, d’accrocher le bâtiment sur les pentes de la colline Saint Gérald, en la considérant avec les ruines du château comme l’un des éléments fort de ce site ». Il va dessiner un « habitat collinaire » et faire d’une contrainte un atout. L’architecte souhaite des immeuble en continuité de la colline et il imaginera des terrasses et mêmes des façades végétalisées. Il a travaillé sur les orientations pour avoir des logements lumineux. Cette fois le maire Camille Vallin accroche et va même se battre pour faire aboutir le projet, au côté des habitants.
L’architecte et la maire souhaitent profiter de ce projet pour installer des services : commerces, crèche, disposés sur le pourtour du quartier, ouvert sur la place du centre ville. Ils misent aussi sur des installations culturelles comme un théâtre et une médiathèque.
ORGANISER LA COMPLEXITÉ
Dans son plan masse, l’architecte a souhaité restituer la complexité des villes anciennes. A cette époque, l’architecture moderne, bien que prise comme modèle, commence à être critiquée. Les logements sociaux ont perdus en qualité en privilégiant le quantitatif au qualitatif. Conséquences : création de cités dortoirs et impacts sociaux négatifs générés par la concentration de population défavorisée. Renaudie prend le contre-pied de l’architecture uniforme, en choisissant de « ne pas appliquer la méthode de l’appartement type et de faire en sorte que les logements soient différents les uns des autres. »
Il veut éviter la juxtaposition classique de cellule d’habitation, et se base pour cela sur des recherches qu’il a mené à Ivry : l’imbrication de volumes géométriques basés sur la diagonale du carré. Bref, un casse-tête de combinaisons sur la base de triangles, donnant des étoiles.
PATRIMOINE HABITE
Des cheminements publics traverse les immeubles, c’est un parcours en escalier agréable car on le sentiment de découverte, de sentier et pas du tout l’impression de traverser un immeuble. Tout en haut je découvre les ruines du château et les immeubles vus du dessus en forme d’étoile, comme un dessin abstrait. Je trouve l’ensemble bluffant, surtout quand on sait qu’on vient monter 10 étages !
Ces « promenées » ont été imaginées pour ne pas refermer l’ensemble sur lui-même. Les terrasses sont quant à elles privatives et chaque appartement a au moins une terrasse-jardin.
Ces « promenées » ont été imaginées pour ne pas refermer l’ensemble sur lui-même. Les terrasses sont quant à elles privatives et chaque appartement a au moins une terrasse-jardin.
Les travaux sont achevés en 1982 et les nouveaux habitants sont enthousiastes. Les logements sont au nombre de 207, dont 2/3 en HLM et 1/3 en accession à la propriété. Mais une question reste incontournable : comment fait-on pour meubler des logements pointus ? Réponses des habitants :
« Les pièces à vivre sont agréables, le fait qu’elles soient biscornues, avec des angles, que les chambres soit petites sont de faux problèmes »
« Une cuisine c’est carré, une chambre aussi, alors j’ai fait des tas de dessins pour caser mes meubles et tous mes anciens meubles sont rentrés ! »
« Les pièces à vivre sont agréables, le fait qu’elles soient biscornues, avec des angles, que les chambres soit petites sont de faux problèmes »
« Une cuisine c’est carré, une chambre aussi, alors j’ai fait des tas de dessins pour caser mes meubles et tous mes anciens meubles sont rentrés ! »
Cet ensemble est la preuve que logements pas chers peuvent être des logements de qualité. Le projet plein d’audace et de créativité, s’intègre parfaitement dans son site.
Je termine ici mes visites des sites utopiques. Vous pouvez retrouver les autres utopies réalisées ici : les grattes ciels de Villeurbanne, le quartier des Etats-Unis à Lyon et Firminy Vert.
Et n’hésitez pas à poster vos commentaires et à poser des questions !
Photos : Aurore.B et google images
Écrit par : Aurore.B
Renaudie ! Je la trouve plutôt bien entretenue et intégrée dans le paysage. Ca serait marrant de mettre en parallèle celle réalisée à Grenoble et à Ivry sur seine à côté de Paris. J'ai des photo d'ailleurs prises rapidement que je 'nai pas eu le temps de mettre en ligne.
RépondreSupprimerC'est intéressant comme concept, mais il me semble qu'il y a souvent des problèmes d'infiltration de l'eau. Par contre, on voit une réelle appropriation des terrasses !