Vue aérienne du parc olympique |
La capitale anglaise s'est vue
attribuer les JO grâce à la justesse de la réponse en matière de conduite de
projet. En effet, ces olympiades sont ancrées dans les enjeux actuels, car ce
sont les premiers Jeux durables depuis le début la déclinaison moderne initiée
par Pierre de Coubertin. Le changement est radical : alors que les anciennes
olympiades étaient l'occasion de construire des infrastructures et des équipements
monumentaux pour représenter la puissance du pays organisateur, les Jeux de Londres
ont misé sur un aménagement évolutif intégré au parc existant et futur.
Voyons voir de plus près de quoi
il en retourne :
Une vision métropolitaine des Jeux
Dans un premier temps, le parc
olympique n'a pas été pensé en dehors du cadre existant de Londres. Il est
intégré aux équipements déjà présents dans la métropole et ainsi minimise les
investissements. Les premiers travaux des architectes a donc été de recenser
les capacités des sites existants. Ainsi, la structure de Wimbledon a servi aux
joueurs de tennis. On notera aussi l'Arène O2 au nord de Greenwich, Lord's
Cricket Ground, le Wembley stadium et bien d'autres ont été utilisés comme succursales
de ces Jeux.
Plan des structures des JO de Londres |
Dans un deuxième temps, ces JO ont
été appréhendés comme un formidable potentiel pour la ville. S'appuyant sur les
investissements olympiques, la métropole a enclenché d'autres projets de
renouvellement urbain. " Sur un euro investi, 75 centimes seront destinés
à la régénération urbaine" prônait la London Legacy Developpement Corporation,
structure créée par la mairie de Londres et le gouvernement pour la gestion du
site olympique au-delà de 2012.
Un parc olympique porteur de projet
Le site choisi est un secteur
industriel délaissé, rempli d'infrastructures et de réseaux vieillissants, mal
desservi et sans cohérence. Le projet de Londres 2012 permet à la ville
d'intégrer ce site dans un rééquilibrage de l'est de l'agglomération, dans le
prolongement de Greenwich et de Canary Wharf.
Ancienne friche |
La plupart des sites existants bénéficiaient
de l'excellente couverture du réseau londonien. En revanche, les aménageurs du
nouveau Parc Olympique ont dû travailler dans ce sens, autant en renforçant la
capacité des infrastructures existantes qu'en créant de nouvelles.
La Gare de Stradford, se trouvant
maintenant à la croisée de 9 lignes de transport en commun (métros et trains régionaux), a été réaménagée pour subvenir à l'affluence. De plus, à 400 m, une Gare Internationale
a été établie pour relier le centre de Londres en moins de dix minutes.
Mais le choix de connectivité
s'est aussi porté sur des mobilités dites douces. Ainsi, les deux entrées
principales du site ont été traitées comme des pôles multimodaux (station de
bus et 7000 places de parking à vélo).
Enfin, le dernier moyen pour
arriver sur le site est le transport fluvial sur la Tamise et la rivière
Lea, comme un prélude aux ambitions récréatives du site.
Plan des réseaux |
Ce lieu était considéré comme l'un
des plus pollués du Royaume-Uni. Il a donc fallu assainir les sols contaminés
par des métaux lourds et des hydrocarbures. Trois ans ont été nécessaires au traitement de deux millions de tonnes de terres, ce qui engendra la plus
grande opération de dépollution du pays.
Il a fallu ensuite démolir 192 bâtiments
industriels ainsi que bon nombre d'infrastructures propres au site.
La pollution du site |
Un nouveau poumon vert naît de
cette dépollution. Le Parc de la Reine Elizabeth est l'un des plus grands parcs urbains de la capitale, déjà bien doté, avec ces 150 ha aménagés en espaces
verts (contre 140 ha pour Hydepark). Aujourd'hui, le parc est constitué de vastes
étendues herborées et plantées, au sud (partie urbaine) et des zones plus
sauvages au nord.
Ces espaces sont devenus des
réservoirs importants pour la faune et la flore locale. C'est un véritable
corridor écologique qui a été conçu pour relier la Tamise à la Lea Valley. Les
essences ont donc été choisies en fonction de la palette végétale locale.
Le parc se met en place selon un
phasage très précis. Alors que les Jeux sont finis, les objectifs sont aujourd'hui d'améliorer les connexions et de compléter les jardins. La partie nord du parc
doit d'ailleurs rouvrir en juillet 2013, soit un an après les dernières épreuves
paralympiques.
Le nouveau Parc de la Reine Elizabeth |
Ce parc urbain sert de ligne
guide autour duquel le Parc Olympique s'est implanté. Les différents jardins
font donc offices de liens entres les équipements sportifs et organisationnels.
Le tout sera bien évidement recalibrer lors de la phase suivant le déroulement
des JO.
Par exemple, la quinzaine de ponts
desservant le parc et permettant d'accéder aux différentes structures seront
partiellement ou totalement démontés. Nous pouvons voir les passerelles démontables
en blanc et celles qui resteront en jaune.
A noter : la passerelle de l'agence Kenegen Peng, au centre du parc, plus large que longue pendant les Jeux (voir n°1 sur la photo), laissera place à une plateforme plus fine en forme de Z (n°2 sur la photo) donnant la part belle à l'écluse Carpenters de 1930, vestige du passé industriel du site.
A noter : la passerelle de l'agence Kenegen Peng, au centre du parc, plus large que longue pendant les Jeux (voir n°1 sur la photo), laissera place à une plateforme plus fine en forme de Z (n°2 sur la photo) donnant la part belle à l'écluse Carpenters de 1930, vestige du passé industriel du site.
Passerelles démontables |
Vers des quartiers de ville ...
Le masterplan du parc olympique
est accompagné dès 2005 par une vision d'aménagement à long terme (sur 30 ans).
Les JO semblent une parenthèse dans la requalification de ce site, même si, de l'aveu des autorités, cet évènement permet d'accélérer le processus et d'y investir
plus d'argent.
Les Jeux laisseront donc un trace
(espaces public, voies fluviales, connexions piétonnes, etc.) qui seront
facteurs d'activités pour les quartiers à venir.
Afin d'éviter la dégradation
après les Jeux, les parcelles seront rapidement affectées à un usage, même s'il
n'est que temporaire.
Enfin, l'élaboration du projet et
le phasage ont été définis en concertation avec les quartiers voisins, qui ont
même choisi les noms des nouveaux quartiers.
2012 :
L'accueil des Jeux Olympiques a
été la première étape de l'évolution du site. Les équipements ont été placés de
manières à pouvoir être facilement réutilisés. Les organisateurs voulaient
"éviter de créer une enclave sportive". Ils ont donc "laiss[é] suffisamment
d'espaces entre les équipements pour un remplissage progressif par des fonctions
mixtes".
2012-2014 :
Les premières reconversions se
feront dès 2012 avec celle du village olympique qui deviendra East Village. Ce
dernier qui accueillait 1700 athlètes sera transformé en 2818 logements allant
du T1 au T4. La moitié d'entre eux sera affectée à l'accession à la propriété,
l'autre sera dédiée au loyer modéré.
Ensuite, la reconfiguration des
équipements se fera sur 2 ans en passant par le démantèlement partiel ou complet
et l'adaptation des sites aux futurs usages. Pendant ce temps, le parc restera
actif avec la réouverture de sentiers piétons, puis du parc nord et enfin du vélo-parc
(ancien vélodrome et extérieur) fin 2013.
Le réseau viaire sera densifié et
les principales voies de dessertes prévues pour les milliers de spectateurs seront
réduites et intégrées. Les zones réservées aux quartiers en devenir seront peu
à peu loties pour commencer les constructions en 2015.
2015-2030 :
La logique londonienne est
d'urbaniser les franges des grands parcs urbains, ce site ne dérogera pas à la règle
et le Parc de la Reine Elizabeth se verra entourer de tous nouveaux quartiers. On
pourra y trouver des logements, mais aussi des commerces et des bureaux, et il est
même prévu un campus universitaire. Ces constructions prendront places dans les
interstices laissées entre les éléments déjà présents. L'objectif annoncé est de
ne plus reconnaître le parc olympique des quartiers avoisinants.
Dans 20 ans, la zone doit rattraper le reste de Londres. Au moins 8000 logements (dont 35% de sociaux) sont prévus en plus du village des athlètes. Il sera aussi créé toutes les infrastructures nécessaires à cette nouvelle population (écoles, crèches, hôpitaux, équipements culturels, ...)
Dans 20 ans, la zone doit rattraper le reste de Londres. Au moins 8000 logements (dont 35% de sociaux) sont prévus en plus du village des athlètes. Il sera aussi créé toutes les infrastructures nécessaires à cette nouvelle population (écoles, crèches, hôpitaux, équipements culturels, ...)
Une seconde vie pour les équipements
Au total, neuf sites ont été construits
dans le parc olympique de Londres. Après ces évènements, ils seront soit
conservés soit démontés partiellement ou entièrement.
Le stade olympique :
Vue de nuit |
Il sera reconverti en stade de
football plus petit. La réduction de sa capacité d'accueil se fera par le démantèlement
de 55000 des 80000 places qui sont montées sur une structure légère en acier et
béton. L'agence d'architecture Populus qui a construit ce bâtiment pensait que cette
contrainte pouvait être tournée en avantage. Connaissant donc la vie plutôt
courte de la majorité de l'édifice, les architectes en ont profité pour utiliser
une palette de couleurs plus large qu'à l'ordinaire, puisqu'il n'y avait pas
besoin que les couleurs survivent à plusieurs étés au soleil. Dans la même
optique, plusieurs matériaux de moindre qualité ont pu être utilisés tels que
les tissus des fauteuils des tribunes.
Vue de l'intérieure |
Le centre nautique :
Vue du bâtiment avec ses extensions |
Situé dans la partie sud du parc
olympique, il a été conçu par la célèbre architecte Zaha Hadid. Il était doté pour
les Jeux de gradins supplémentaires et il possédait alors une capacité de 17500
places. La construction permanente, quand à elle, n'en fera que 2500 et sera à la disposition des londoniens. La silhouette du bâtiment est
facilement reconnaissable par son toit courbe de 160 m de long pour 90 m de large. Elle
se compose d'une ossature en acier et d'une peau en aluminium. La charpente à
double courbure a été assemblée sur un support temporaire puis fixée à trois
appuis en béton armé. La forme arrondie de la structure permet à la lumière
naturelle de pénétrer par les façades vitrées et évite ainsi une surconsommation
d'électricité.
Construction de la structure de la charpente |
Vue intérieure |
Et bien d'autres structures ...
Bassin de Water-polo |
Salle de Basket |
On notera ensuite la salle de
basket et le bassin de water-polo qui seront entièrement démontés grâce à leurs
structures légères et leurs matériaux recyclables. Il a cependant été émis
l'idée que ces édifices pourraient être démontés puis remontés ailleurs, peut-être
pour les prochains JO de Rio en 2016.
Structure entièrement démontable de la salle de basket |
Sources :
Le moniteur, 15 juin 2012 : p.26 à 51
Illustrations : Le moniteur, 15 juin 2012 : p.26 à 51 / google images
Écrit par : Marine C.
Juste une question mal construite mais compréhensible très simple :
RépondreSupprimerEst-ce que au début de la construction du stade olympique de Londres , des écoles et des hôpitaux ont - ils été construits?
la construction du stade olympique a t-il eu des diverses problèmes dans d'autres pays?
RépondreSupprimerConcernant la deuxième question, sur le plan technique et "prouesse architecturale", le stade olympique de Pékin a été un véritable casse-tête. Des mois de réflexion avec des ingénieurs.
RépondreSupprimerAprès en tant que "problèmes" vous avez une idée précise ?
- Charline -
Pour ce qui est de ta première question, est-ce que des hôpitaux et des écoles ont été construites?
RépondreSupprimerJe peut te dire que les écoles ne seront construite que dans le deuxième temps du projet, en même temps que les quartiers d'habitations.
Pour les hôpitaux, je crois que le village olympique et d'autres endroits des JO, possédait des aménagements pour la santé des sportifs, mais je ne suis pas sure qu'ils pourront être transformé pour la population. Mais d'autres centres de soins seront bâtis.
- Marine -