Vis[LE] : architecture, urbanisme, paysage, patrimoine...: EXPO ET AUTRES CURIOSITÉS | CLIP VIDÉO ET ARCHITECTURE #2 : CES VILLES EN DÉCLIN QUI SERVENT DE DÉCORS APOCALYPTIQUE...

16 novembre 2012

EXPO ET AUTRES CURIOSITÉS | CLIP VIDÉO ET ARCHITECTURE #2 : CES VILLES EN DÉCLIN QUI SERVENT DE DÉCORS APOCALYPTIQUE...

Extrait du clip de Royksopp, The drug, tourné à Detroit

Le clip vidéo est un support de communication intéressant pour l'artiste qui cherche à promouvoir sa dernière chanson et à installer un univers qui le représente. Le lieu de tournage est la clé de la réussite pour poser se cadre et faire passer le message de la chanson ! Bien souvent en tant que visionneur, nous nous retrouvons face à une compétition de lieux fous et d'ambiances mégalo... C'est emballant car mine de rien, en plus d'avoir un chanson génial, tout le clip fait rêver. +1 pour le chanteur.

Dans la construction de ces univers, la ville sert de véritables décors grandeur nature = Echelle 1:1. Dans cette série "clip vidéo et architecture", nous allons commencer par vous parler de ces villes en déclin qui servent de support pour ces chanteurs d'autant plus que ce type de villes est aujourd'hui un véritable sujet d'actualité à l'heure de la crise. Fini les building, bonjour les ruines.

DETROIT, LA VILLE QUI VEND SON DÉCORS

En général, tourner en ville c'est plus ou moins facile selon les autorités publiques qui accueillent l'équipe de tournage. Et oui, ça se négocie un lieu de tournage ! Mais certaines villes qui aujourd'hui sont victimes de ces crises sociétales et environnementales savent mettre à profit cette nouvelle opportunité d'activités pour développer leurs ressources économiques et pour revaloriser leur image. Détroit est un exemple par excellence.

EMINEM, enfant du pays, a su utiliser l'image de la ville pour décrire la vie des Whites Trash (la communauté blanche oubliée du rêve américain), dont il est issu. D'autres ont suivi comme Royksopp.

Extrait du clip d' Eminem, Beautiful, tourné à Detroit

Royksopp - The Drug from thatgo on Vimeo.

UNE VILLE-SUPPORT POUR L'ENGAGEMENT DE L'ARTISTE

Bruce Springsteen a réalisé en 1993 la BO du film Philadelphia. La ville de Philadelphie, aux Etats-Unis, où est tournée le film, mais aussi le clip de la chanson, est né du rêve de son fondateur, William Penn, souhaitant une ville qui soit l'exemple même de la tolérance. Son nom, traduit par "amitié fraternelle", s'inspire de la ville antique philadelphe fondée par Attale II, frère d'Eumène II et roi de Pergame, où s'établit l'une des sept congrégations chrétiennes mentionnées dans l'Apocalypse. Philadelphie a été la première capitale des États-Unis avant Washington DC. Aujourd'hui le cadre est différent. Le clip de Street of Philadelphia, dont le texte et les images sont opposés à cette notion de tolérance et d'égalité, montre celle de la réalité : la fracture économique et sociale de la ville, aujourd'hui en déclin et où le taux de criminalité et de personnes victimes du SIDA accroissent sans cesse.

Extraits du clip de Bruce Springsteen, Street of Philadelphia

S'APPUYER SUR L'AMBIANCE DE CES VILLES POUR POSER LE CADRE D'UN SCÉNARIO CATASTROPHE ET D'ANTICIPATION

A l'extrême du monde de Bisounours de Justin Bieber ou Katy Perry aux décors joyeux, scintillants et remplis de paillettes (!!!), certains mettent en scène la fin du monde : ambiances sombres, glauques, et j'en passe. Des imaginaires que peut-être un jour nous subiront... Ça nous interroge et ça dérange. Mais ce sont de bons supports pour comprendre l'état de ces villes en déclin en cours d'abandon et leur forme qui est subi quotidiennement par des habitants démunis : immeubles abandonnés, routes dégradés, végétations sauvages qui s'installent partout, dégradation de toutes sortes, etc.