Après le projet colossal du tunnel sous le Bosphore que nous
vous avions présenté il y a quelques temps, voici un
autre projet d’envergure : un projet d’extension sur la mer pour la
ville-état de Monaco.
Monaco est un état princier de 2 km², gouverné par Albert
II, enclavé au sud de la France. Les facilités fiscales et le cadre de vie méditerranéen
on fait de ce village de pêcheur un pôle économique majeur, et le pays s’est
urbanisé jusqu’à devenir une ville-état. En effet, sur la quasi-totalité de sa
surface on retrouve des constructions de plus en plus hautes (jusqu’en 1945 les
constructions étaient limitées en hauteur). Aujourd’hui voit le jour le premier
gratte-ciel de la ville : la Tour Odéon, avec ses 170m de haut, mais
d’autres suivront bientôt.
Dans les années 1970-80 la ville était déjà devenue trop
étriquée et se posait la question de comment s’agrandir. Le Prince Rainier (le
père du prince Albert II) fit alors construire une extension sur la mer de 22 hectares
qui devint le quartier d’affaire et de logement de Fontvieille. Cela permit d’augmenter
de 20% le territoire d’origine et donna le surnom de « Prince Bâtisseur » à Rainier
de Monaco.
Les années 2000 posent à nouveau la question du manque
d’espace à la principauté et Albert II a de nouveau envisagé d’étendre son
territoire sur la mer.
En 2008, un projet de 10 hectares voit le jour. Un concours
regroupant des grands groupes de la construction (Eiffage, Vinci, Bouygues,
...) et des grands noms de l’architecture (Norman Foster, Daniel Libeskind, …)
se penchent sur la question.
Malheureusement en cours de processus, alors qu’il ne reste plus que
deux équipes en lice, le projet est avorté. Les causes en sont multiples, mais
la principale est la crise économique qui n’épargne pas Monaco. Une cause
secondaire mais non des moindre pour le Prince, est l’impact environnemental
d’un tel projet.
Mais la ville ne baisse pas les bras et continue de
travailler sur le projet, jusqu’à aujourd’hui, où on lance à nouveau un appel à
candidature. L’ampleur du projet a été revu à la baisse et ce ne seront finalement
que 5 à 6 hectares qui seront gagnés sur gagne sur la mer. Mais c’est déjà
suffisant pour créer des surfaces habitables, de logement, de commerce et de
bureau. La ville en a besoin et on estime à 350 000m² la surface à créer, tous
les 10 ans.
Cependant rien n’est laissé au hasard et le Prince ne veut
pas d’une presqu’île surchargée « les constructions ne devront pas
être hautes » et « des espaces verts devront être aménagés pour que
le cadre de vie soit agréable ». On entend aussi parler d’écoquartier.
D’un point de vue environnemental, le projet est aussi
soumis à des règles très strictes. Premièrement, le choix de sa situation
géographique, à l’est de la principauté, a été longuement réfléchi. Il se
trouvera donc au large du Grimaldi Forum, palais des congrès et salle de
spectacle. Le socle marin sur lequel quartier va se situer jouxte deux milieux
aquatiques très riches. A l’est la réserve du Larvotto, véritable vivier
sous-marin et fierté de la principauté. Et à l’ouest à 40m environ, se situe le « tombant des
Spélugues » avec des cavernes sous-marines ou s’épanouit du corail. Cette
proximité engage donc le futur constructeur à porter une grande attention à
l’écologie du projet. Le Prince Albert II a d’ailleurs déclaré « Je serais
particulièrement attentif à ce que ce projet respecte les fortes contraintes
environnementales que j’imposerai, tant pendant le chantier, que par la suite
durant l’exploitation des surfaces nouvellement créées ». La première difficulté se porte sur la
construction du socle de 20m de profondeur sur lequel va reposer le quartier. Ce dernier doit non seulement éviter de
détruire un écosystème pendant la construction, mais aussi impacter le moins
possible les courants marin pour que l’environnement alentour n’en souffre pas.
Pour ces raisons écologiques, les experts penchent pour une technique de pose
de caissons flottants acheminés par la mer puis immergés, plutôt que le
remblaiement pur et dur avec de la terre (comme s’était le cas pour Fontvieille
avec 40m de profondeur). Reste à savoir ce que les équipes et leurs technicien
pourront proposer d’innovant dans ce sens. Le coût estimé de cette première
étape de projet est de 1 milliard d’euro, le constructeur disposera en contrepartie
des droits à construire sur le terrain gagné (sauf certaines concession à
l’état).
Les équipes ont jusqu’au 23 juillet 2013, 10 postulants
seront sélectionnés, puis trois. Enfin le premier de la liste aura 1an pour
finaliser son projet. Le projet d’extension pourrait ainsi voir le jour en
2024.
Projet de Vinci Immobilier |
Projet de Anthony Bejus |
Projet de Daniel Libeskind |
Projet de Rem Koolhaas et Frank Gehry |
Projet de Norman Foster |
Bien que les dimensions et les coûts nous semble pharaoniques, le
défi technique et l’attention portée à l’environnement de bout en bout,
pourrait en faire un projet exemplaire. L’avenir du projet repose sur le
respect des contraintes et l’innovation que les équipes pourraient apporter.
Projet mégalomane ou avancée technique, telle est la question.
Écrit par : Marine C.
Sources :
http://www.lefigaro.fr/
http://www.lesechos.fr/
http://www.lesclesdumidi.com/
http://www.batiactu.com/
http://www.urbanews.fr/
http://www.lesechos.fr/
http://www.lesclesdumidi.com/
http://www.batiactu.com/
http://www.urbanews.fr/
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