Pendant une balade au parc de la Tête d’Or à Lyon, je tombe
sur une exposition intitulée « carrot city, expériences internationales
d’agriculture urbaine », impossible de ne pas aller jeter un coup d’œil.
Installés dans l’orangerais, des
panneaux présentent des projets visionnaires et durables en matière de
production alimentaire dans la ville.
Ces projets interrogent notre
système de production alimentaire actuel. Dans une conception traditionnelle et
historique de la ville, les activités agricoles sont hors des villes. Mais est-il
logique que le lait venant des Alpes soit conditionné en l’Allemagne avant
d’arriver dans mon supermarché situé à Lyon? Pourquoi les fruits
viennent-ils d’Espagne ? Quel impact cela a-t-il?
Nos modes de production-consommation ont une influence sur l’aménagement urbain. Un aliment parcourt en moyenne 2400 à 4800 km entre son lieu de production et son lieu de consommation. L’agriculture intensive a éloigné les sites de consommation des lieux de production. Ces derniers sont de plus en plus grands, ce qui nécessite de l'espace et des infrastructures pour le transport et le stockage. La production en elle-même a changé : on conçoit des fruits et des légumes standardisés et transportables. Des catastrophes, comme celles des concombres, de la vaches folles, ou plus récemment de la viande de cheval, posent quelques questions : l’échelle productive est-elle démesurée ? Augmenter le nombre de normes nous met-il en sécurité ? Comment avoir confiance dans ce que nous mangeons?
Nos modes de production-consommation ont une influence sur l’aménagement urbain. Un aliment parcourt en moyenne 2400 à 4800 km entre son lieu de production et son lieu de consommation. L’agriculture intensive a éloigné les sites de consommation des lieux de production. Ces derniers sont de plus en plus grands, ce qui nécessite de l'espace et des infrastructures pour le transport et le stockage. La production en elle-même a changé : on conçoit des fruits et des légumes standardisés et transportables. Des catastrophes, comme celles des concombres, de la vaches folles, ou plus récemment de la viande de cheval, posent quelques questions : l’échelle productive est-elle démesurée ? Augmenter le nombre de normes nous met-il en sécurité ? Comment avoir confiance dans ce que nous mangeons?
Voici un petit court métrage ludique, qui montre l'évolution d'une petite entreprise agricole familiale, en une entreprise industrielle:
Dans ce contexte, il semble que
les citadins soient de plus en plus sensibles à la qualité et à la provenance
de leurs produits. Je pense par exemple au développement des AMAP, Association
pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (testé et approuvé), qui
fournissent des paniers de produits locaux une fois par semaine. Un circuit
court qui convient au producteur et au consommateur : des aliments sains
et locaux, sans intermédiaire, le maintien d’espaces agricoles périurbains, et
une meilleurs stabilités financière pour le producteur.
Vous avez peut-être aussi entendu parler des "locavore" avec l'émission sur france 5 "200 km à la ronde". Les locavores sont tout simplement des personnes qui ont choisi de manger local (provenance maximum: 200 km) et de saison.
L’exposition Carrot City propose
des projets qui introduisent la production agricole au sein même des villes. Dès lors, comment
faire cohabiter un écosystème avec l’activité humaine en ville ?
Comme on a pu le voir avec les
jardins sur toits, la ville, bien qu’elle soit dense, possède des espaces
inutilisés, notamment sur les toits. Chaque projet utilise le potentiel d’un
site, créant un urbanisme alternatif. L’exposition est composée de divers
projets groupés en 5 catégories : ville, communauté et savoir,
logements, toits et composants.
Je vais développer quelques exemples de villes, de toits et de logements. Pour voir tous les projets, rendez-vous sur le site de l’exposition (lien en bas de l’article).
Je vais développer quelques exemples de villes, de toits et de logements. Pour voir tous les projets, rendez-vous sur le site de l’exposition (lien en bas de l’article).
LA VILLE
Il est question de projet à l’échelle
urbaine (ville et quartier). Ces diverses fermes urbaines montrent que la ville
et l’agriculture peuvent être combinées pour former un système viable et
logique : satisfaction des besoins alimentaires en produits frais,
transports réduits, qualité environnementale, …
"Tour Vivante", SOA architects (via) |
+ premier exemple: la ferme verticale
C'est un
concept d’immeuble dédié à la production. L’agence SOA propose une tour qui
mixe les usages d’un immeuble : bureaux, services, logements et lieu de production alimentaire.
Après ce premier projet, SOA s’est associé
avec un bureau d'étude spécialisé en ingénierie environnementale du bâti :
Sommer Environnement ; et un bureau d’études spécialisé en paysage et en
innovation végétale et agricole : Gally. Cette équipe pluridisciplinaire
forme un laboratoire d’urbanisme agricole, à la recherche de nouvelles idées.
Ils travaillent sur la faisabilité de projets : rentabilité, insertion
paysagère, évolution dans le temps, redéfinition du métier d’agriculteur, …
"Urban Farm, Urban Epicenter", Jung Min Nam (via) |
Munich-Freiham (via) |
+ second exemple, à Munich: Agropolis
Ce projet est le fruit d’une
équipe regroupant architectes, urbanistes, paysagistes, sociologues,
géographes, … Il s’implante dans une future zone résidentielle et
commerciale « Munich-Freiham » et profite dès le
départ des vides existants (espaces urbaines sous-exploités). Ce projet à grande échelle installe une stratégie globale incluant production - transport - traitement - vente. Sur le plan ci-dessous, la ligne rouge représente le parcours d'un tram pouvant transporter les aliments.
+ à Chicago:
Il existe plus de 200 toits verts
dans Chicago, formant un total de 23 hectares ! Les toits verts productifs
sont en expansion grâce à des subventions de la ville.
Gary comer youth center (via) |
Le centre de jeunesse Garry Comer :
Ce toit productif est installé sur
un bâtiment public qui joue un rôle social majeur dans un quartier défavorisé. Chacun
peut venir s’instruire et cultiver. En un an, 450kg d’aliments biologiques sont
produits, sur une surface de 760
m². Les architectes, John Ronan et Hoerr Schaudt, ont
conçu le bâtiment et le toit en même temps, avec l’insertion originale de
puits de lumière ronds, éclairant le gymnase et la cafeteria.
+ à New-York:
+ à New-York:
Deux exemples de fermes productives intégrées dans la ville :
La première, Eagle Street Roof
Top Farm, a exploité un entrepôt industriel. Avec l’aide d’un ingénieur, 9
tonnes de terres ont été hissées et réparties sur 560 m².
Fort de cette première expérience
réussie, une seconde ferme, plus grande, voit le jour, sur un toit du Queens :
Brooklyn Grange (photo ci-dessous). Cette fois, c’est une surface de 3700 m² qui est occupée par
des plates-bandes de divers légumes, choisis pour résister aux conditions de
soleil et de vent.
(via) |
+ et si le toit n’est pas accessible, il peut l’être par les
abeilles !
Par exemple à Nantes, sur le toit
de l’hôtel de région, 8 ruches ont été installées. Elles ont permis de récolter
80kg de miel. Ces ruches ont été installées grâce à l'action de l’UNAF, Union
nationale de l’Apiculture française.
+ un projet exemplaire : Agro-Housing (logement agricole)
Ce projet situé en Chine (Wuhan) répond à
une problématique de manque de logements face à un exode rurale massif vers les
villes. Ce projet joint aux logements, un espace de culture alimentaire. Le but,
au-delà de nourrir, est de favoriser l’interaction communautaire et de conserver
les compétences et valeurs rurales. Les architectes israéliens Knafo Klimor
Architects ont été lauréats du concours Living Steel 2007.
+ dernier projet, en France :
ferme à Romainville (93)
Voici un projet à la pointe, dans
un quartier de la banlieue parisienne. Ce projet fait partie d’une opération de
renouvellement urbain du quartier. On retrouve le Laboratoire d’Urbanisme
Agricole (LUA) qui a imaginé un projet de culture hors-sol (structure
Courtirey). Des portiques en béton soutiennent des serres implantées sur les
toits des barres d’immeubles. Le projet intègre de nombreuses innovations permettant
d’améliorer la qualité de vie des habitants : amélioration thermique, création
de balcons, gestion des déchets, optimisation des espaces de culture, …
(via) |
A travers tous ces exemples on a
pu voir beaucoup de possibilités pour rapprocher le lieu de production du lieu
de consommation. C’est une manière de questionner nos habitudes de
consommation, et de voir qu’il est possible de faire autrement. On aussi pu
constater que la création de ferme urbaine peut s’imaginer sur les toits, dans
les délaissés urbains, comme sur des bâtiments neufs.
A noter que Carrot city est une
exposition itinérante, exposée pour la première fois à Toronto au Canada, puis
aux Etats-Unis, au Maroc, au Portugal, en Angleterre, en Allemagne, aux
Pays-Bas et en France (Paris, Strasbourg, et Lyon)
Pour en savoir plus :
Ecrit par : Aurore B.
Sources :
http://www.ryerson.ca/carrotcity/index.html
http://observatory.designobserver.com/feature/carrot-city-designs-new-shtick/30578/
http://www.facebook.com/detvarenfejblablabla
http://foodfromthesky.org.uk/
http://www.verticalfarm.com/
http://www.reseau-amap.org/
Bonjour, présentation intéressante de différents projets d'agriculture urbaine: cependant la véritable agriculture urbaine c'est surtout les éléments de sol disponibles que l'on peut repérer dans l'espace urbanisé, anciennes parcelles agricoles, morceaux de terre laissées entre les constructions, les routes, etc....notamment entre la ville et le rural: c'est vraiment là que se joue l'agriculture urbaine et il faut d'abord optimiser la mise en culture de toutes ces surfaces en terre avant de multiplier les cultures sur les toits.Vous parlez d'agriculture nourricière de proximité,c'est à dire les 60 km de rayon, très bien : on évalue la surface nécessaire à la consommation de légumes de 20 familles sur une année ( 2 adultes, 2 ados ) à 10000-15000 m2 en comptant les rotations, les jachères, etc.... légumes d'été et légumes d'hiver en Bio bien sûr ! Vous pouvez donc compter ce que ça représente en M2 d'immeubles, horizontalement ou verticalement !
RépondreSupprimerCordialement
D'autre part, la plupart des normes que l'on rencontre en agriculture en matière de récolte et de mise en marché ont été établies soit à la demande des professionnels, des producteurs ou bien suite à une plainte de consommateurs qui aboutit à faire modifier la réglementation.