4 février 2013

CULTURE URBAINE | QUAND LE GRAFFEUR JOUE AVEC LES ÉPAISSEURS DES MURS.

Intervention  à Moscou (via)

Quand je vous parle de gravure, je suis sûr que vous pensez immédiatement à gravure sur métal  sur pierre ou sur bois. Et quand je vous parle de gravure en milieu urbain, ça vous parle ? Vous connaissez ?
Jusqu'à hier, je n'en avais jamais entendu parlé. Cette découverte m'a étonné, amusé et j'ai trouvais ça remarquable par la finesse et la technique utilisée. 


UNE TECHNIQUE PARTICULIÈRE DÉVELOPPÉE PAR UN ARTISTE PORTUGAIS

L'artiste portugais, Alexandre Farto aka Vhils, propose une manière différente de réaliser des graffiti. Sa particularité : il n'utilise par de peinture pour s'approprier les façades des bâtiments, mais il s'arme de son pique, de son marteau et de ses différentes machines pour graver les murs. Il vient travailler la façade, joue avec les épaisseurs et leurs différentes couleurs, traite en surface ou en profondeur les couches d'enduits jusqu'à dénuder intégralement le mur, nous dévoilant sa couche primaire en brique ou en béton cachée derrière tous ces apparats. Parfois, il ajoute lui-même une autre couche de peinture pour certains détails.


REGARDÉ - REGARDANT

Chacune de ces interventions représente un visage, nous donnant le sentiment d'être observer à travers les murs. Par ailleurs, le choix de leur emplacement est réfléchi. Que ce soit sur des bâtiments abandonnés ou encore utilisés, les gravures sont produites généralement à hauteur d'oeil des piétons dans l'espace public. Des interactions entre le piéton et l'oeuvre se mettent en place.


PÉRENNITÉ ET DÉGRADATION DES BÂTIMENTS


Le fait de sculpter le mur pose la question de la pérennité de l'oeuvre. Un graff peut s’effacer, être recouvert d'une nouvelle couche de peinture. Dans ce cas, c'est toute la façade qui doit être retravaillée. Le dessin disparaîtra quand le bâtiment sera détruit ?
Et jusqu'à quel point, ça abîme le bâtiment ? Son étanchéité disparaît ? A l'heure d'aujourd'hui, je ne sais pas vous répondre n'ayant pas lu d'informations à ce sujet.


DÉCOUVERTE DE CES INTERVENTIONS

Afin que vous puissiez mieux connaître son travail, je vous laisse regarder les images qui suivent.

+ au Portugal
(via)

+ à Londres 
(via)
(via)

+ à Rio de Janeiro
(via)
(via)

+ à Venice en Californie

Pour finir, regardea la vidéo qui suit. Elle vous montre l'artiste en train de sculpter l'un de ces bas-reliefs, ici un visage de femme.



MON AVIS

Pour ma part, je trouve que ça change de ce que nous avons l'habitude de voir et peut permettre de réfléchir à de nouveaux modes de traiter la façade. Au-delà de l'intervention artistique, je trouve que c'est une manière ludique pour les curieux de découvrir ce qu'ils ne voient pas ou ne connaissent pas derrière la couche de peinture recouvrant les bâtiments. Ils peuvent se rendre compte de la complexité des murs qui protègent leur lieu de vie, leur espace de travail. 
Par ailleurs, la position de la gravure permet de venir la toucher. L'oeuvre étant en volume, il ne s'agit plus uniquement d'une interaction visuelle, mais la dimension tactile est dévoilée. Est-ce une technique à développer pour initier des non-voyants au street-art ?

Et vous, que pensez-vous de cette manière d'intervenir ? Trop dégradant pour le bâtiment ?


Pour en savoir plus sur l'artiste : http://alexandrefarto.com

Écrit par : Charline S.

Sources : 
http://www.kiblind.com/Kiblind-video/Vhils-deconstruction/pa4a304.html
http://en.wikipedia.org/wiki/VHILS

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