Dans la série "Clip vidéo et Architecture", nous allons nous intéresser aujourd'hui aux clips tournés à Istanbul.
Pourquoi ?
Située entre l'orient et l'occident, elle est d'une richesse culturelle incroyable. Cosmopolite, dynamique, dichotomique, ces différents visages la rendent unique dans le monde et il nous faudrait des années pour la connaître dans les moindres recoins. Mais ces chanteurs, qui ont réussi à transformer Istanbul en véritable décors pour clip vidéo, nous permettent de découvrir architectures, ambiances urbaines, et quartiers cachés rarement vus par les touristes.
Pour nous mettre dans l'ambiance, voici une chanson de Marc Aryan sortie en 1965. Il commence son texte par une description de la ville :
Istanbul, je pense souvent à tes mosquées
Et à tes longs minarets qui s'élancent vers le ciel.
Istanbul, souvent je rêve aux eaux bleues du Bosphore
Où se mirait un visage, un visage bien aimé.
...
La vidéo que nous avons trouvé n'est pas le clip vidéo officiel. Cependant, vous pouvez découvrir la ville d’Istanbul au milieu du XXème siècle.
ISTANBUL = A L'IMAGE DU BLING-BLING ?
Nous commençons cette observation par ceux que nous aimons appeler les "bling-bling".
L'exemple de Ajda Pekkan, chanteuse turque est très significatif. Dans le clip de sa chanson Le roi du pétrole, elle nous montre les "merveilles" (patrimoine emblématique) et les grands projets historiques de la ville. Ainsi, nous la voyons chanter devant une succession d'ambiances urbaines, de paysages et d'intérieurs de palais luxueux. Effet "Carte Postale" garanti pour nos yeux ! Le mauvais goût de l'époque produit un clip digne d'une vidéo de l'office du tourisme. Cette remarque n'est pas innocente, car à cette période (70-80), la ville commençait à se promouvoir de façon active comme une destination touristique incontournable à l'échelle internationale. Adja Pekkan était un bon support de communication, sa renommée était internationale et elle produisait des shows partout dans le monde.
D'ailleurs, avez-vous reconnu les édifices présentés dans ce clip ?
UNE SUCCESSION D'AMBIANCES OPPOSANT TRADITION ET MODERNITÉ
Le clip Studio Plastico de Portecho est relativement provoque par le personnage mis en avant. Mais, le parcours de cette femme nous permet de découvrir une partie de la ville, de la Corne dOr, au style conservateur, à Beyoglu, quartier bobo où se retrouvent les artistes du moment. Le clip cherche à montrer cette dualité que connaît aujourd'hui la jeunesse turque dans ses modes de vie entre tradition et modernité, entre deux continents aux cultures différentes. Par cette marche, nous pouvons aussi nous rendre compte de la topographie très marquée de la ville.
Toujours dans ces dualités urbaines, le chanteur Kenan Dogulu nous partage, dans le clip Cakkidi, une succession d'images animées par des danseurs qui déambulent entre les quartiers dynamiques de la ville et les quartiers traditionnels ou plus reculés. L'alternance de ces images produit un effet électrochoc entre de vieux immeubles parfois en ruine ou colorés, et les immeubles de grandes hauteurs, modernes et en verre.
LES FACES CACHÉES D'ISTANBUL
A Istanbul, il existe encore de nombreux quartiers anciens et dégradés par le temps; les crises économiques conduisant à l'apparition de friches industrielles ou encore le développement d'infrastructures routières produisant des espaces rebuts, inexploités et abandonnés. Clairement, rares sont les touristes qui visitent ces coins. Pourtant, ils pourraient découvrir de véritables merveilles architecturales, ou des modes d'occupation de l'espace public impossibles à voir en France par exemple.
Le célèbre chanteur allemand Shantel, avec sa musique largement inspirée des Balkans, nous fait découvrir ces endroits à travers une balade riche en rencontre. Il nous montre les conditions de vie des habitants de ces quartiers populaires et partagent des paysages que nous n'avons pas l'habitude de regarder à Istanbul.
Nous n'avons pas échappé au tournage de clip à Istanbul. Voici l'exemple de Sofia Essaidi. Elle utilise la skyline de la ville très reconnaissable et particulière en arrière plan de son clip J'croque la vie. Elle tourne également plusieurs scènes autour et à l'intérieur de la gare de Haydarpasa qui était le terminus de la liaison "Istanbul-Bagdad". Ce superbe bâtiment de la fin du XIXème siècle est ornementé par de nombreux vitraux et il est très emblématique, positionné à l'entrée du continent asiatique.
Pour conclure : finalement , quelque soit l'image donnée dans ces clips, un élément les réunit tous : l'eau. Cette eau, cette mer, sépare un territoire urbain diffusé sur deux continents en deux entités distinctes produisant dualité et richesse culturelle. Cette mer est également le patrimoine de la ville, sa signature, qui peut-être un jour disparaîtra où l'orient et l'occident se rencontreront. Elle est l'une des composantes clés du paysage urbain avec la topographie qui conduisent à une pratique de la ville unique au monde.
Pour relire les articles déjà écrits sur Istanbul :
HISTOIRE D'ARCHITECTURE | L'ARCHITECTURE MODERNE TURQUE
SECRETS DES VILLES | JE RECUPE, JE PLANTE ET JE CULTIVE MA VILLE
VIS[LE] VOYAGE |
VIS[LE]
VIS[LE] VOYAGE | PONT DE GALATA
Écrit par : Charline S. et Hugo B.
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