Architecte de l’Ancien régime (1736-1806), Claude-Nicolas Ledoux est l’un des fondateurs du mouvement néoclassique en France. Aujourd’hui, il est également considéré comme faisant parti des utopistes précurseurs. En effet, il a mis en place un projet de cité idéale, inspiré d’Utopia de Thomas More qu’il a pu réaliser à Arc-et-Senans.
Initialement architecte de la « Ferme générale », il se retrouve en 1771 « Commissaire aux salines de Lorraine et de Franche-Comté », il sera considéré par la suite comme l’architecte du Roi.
Les Salines Royales sont des mines d’extractions du sel, se trouvant à proximité de la forêt de Chaux, entre les villages d’Arc-et-Senans (Franche-Comté). Ce projet est né durant la
seconde moitié du XVIème siècle et a été construit entre 1774 et 1779. A l’époque, le roi recherchait un nouveau site d’extraction. Parallèlement, Ledoux commençait à réfléchir à la conception d’une cité idéale avant même d’avoir la responsabilité du projet d’Arc-et-Senans. Ainsi, il a pu mettre en application son projet où le concept développe une architecture et une organisation spatiale qui marquent l’opposition entre l’homme et la nature : les lignes directrices du néoclassicisme face à la grotte d’extraction de sel. Mais en même temps, une articulation se crée entre les forces de la nature, et l’ingéniosité de l’homme. Il incorpora ainsi l’idée de répondre aux besoins des habitants tout en intégrant nature dans le projet.
Dans la structure spatiale, il voulait qu’elle soit simple, et efficace pour permettre aux ouvriers de se déplacer le moins possible, mais le plus rapidement à travers la mise en place de trajets courts. Une autonomie dans les ressources vivrières devait être mise en place. Pour y répondre, il développa sa cité idéale autour d’un arc de cercle, qui représentait selon lui, la forme parfaite. Ainsi, sur la partie en arc, deux bâtiments de logement, la forge et la tonnellerie ont été installé. La partie rectiligne en centre, est constituée de l’atelier d’extraction du sel, du pavillon de direction et de la chapelle. Ils représentent au coeur du site : le travail, le pouvoir et la religion. A cela vient se compléter, la création de jardins entourant le site pour permettre aux ouvriers de produire leurs propres denrées et de bénéficier d’un complément de salaire dans la vente de leurs produits agricoles. Pour finir, il ne faut pas oublier la question de l’espace forestier à proximité et de ce qu’il peut apporter : le bois se trouve sur place, et permet de chauffer les habitations, mais avant tout, il permet à la population un retour à la nature.
Son projet n’a cependant pas abouti. Autour de la Saline, il avait imaginé la création d’une ville, en menant une réflexion sur un urbanisme et une architecture innovants destinés à rendre la société « meilleure ». Selon les courants de l’époque, le principe d’autarcie, éloignée et comme ici, au milieu de la campagne permettait à l’homme d’être loin des « vices » que peuvent procurer la ville. L’homme peut ainsi acquérir plénitude et tranquillité sur le lieu où il est logé, travaille, nourri et peut se distraire.
Ainsi, le site d’Arc-et-Senans était parfait pour répondre aux ambitions de la Cité Idéale de Ledoux dont une partie de ses réflexions ont été inspirées des philosophes du XVIII ème siècle, notamment de Jean- Jacques Rousseau qui a beaucoup traité les rapports entre la technique et la nature
Écrit par : Charline S.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire