6 août 2011

SECRET DES VILLES | CONFLUENCE : LA NOUVELLE IMAGE DE LYON ?


Lyon, la ville aux deux fleuves...
C’est au sud de la presqu’île qu’à lieu la rencontre de la Saône et du Rhône. Un lieu marqué par son paysage, mais aussi par ses friches industrielles. Afin de comprendre tous les enjeux de ce site, je ferais un petit retour historique, avant de plonger dans le nouveau quartier.


Le premier défi de ce lieu est une conquête sur l’eau. Ce site marécageux sera maîtrisé à partir du XVIIIième siècle, avec le projet de Michel-Antoine Perrache, qui va assécher les marais et redresser le cours du Rhône.
Au XIXième, la « presqu’île Perrache », deviendra un site industriel majeur de la ville : construction de la première gare lyonnaise en 1846, et installation d’une quinzaine d’usines (dont les ateliers métallurgiques des frères Seguin, l’usine chimique de Claude Perret, les abattoirs, l’entrepôt des liquides, l’usine à gaz, l’arsenal, la brasserie Rink).
Le site industriel poursuit son essor au XXième siècle, avec le port Rambaud en 1926 et le marché de gros en 1961. Parallèlement la population ouvrière afflue, et les premières « habitations bon marché » de Lyon voient le jour (600 logements).
A la fin du XXième siècle, les industries déclinent ou se délocalisent, l’autoroute A6 vient enfermer le site, et les habitants quittent ce quartier. La confluence est alors un lieu abandonné.


L’histoire urbaine de Lyon est particulière, la ville s’est développée en déplaçant son centre au fur et à mesure. Partant de Fourvière, descendant la colline et traversant les deux fleuves, les époques sont venues se juxtaposer, plutôt que de se superposer.
Le site de confluence, en pleine mutation, va se révéler être une opportunité extraordinaire comme future extension du centre-ville de Lyon (« hypercentre »). Le projet est lancé entre 1995 et 1999, par Raymond Barre, maire de la ville qui souhaite « faire rentrer Lyon dans le troisième millénaire ». En 2001, Gérard Collomb devient maire et poursuit ce projet ambitieux, avec le lancement de la ZAC (zone d’aménagement concerté) en 2003. Les premiers travaux débuteront en 2003 avec le prolongement de la ligne de tramway, puis en 2005 la rénovation de la Sucrière, pour en faire un lieu dédié à l’art. Suivront un nouveau tracé de la ligne de chemin de fer (2006), le déplacement des Archives Municipales dans l’ancien Hôtel des Postes, et la rénovation de l’ancien pavillon des douanes.


 La seconde phase du projet urbain inclut une mixité fonctionnelle avec la construction de logements (dont 20% de logements sociaux), d’un centre commerciale, et de bureaux. Le tout s’étale sur 150 hectares, avec 5 km de rives, ce qui en fait un des plus grands projets urbains européens. Il est prévu d’y accueillir 16 000 habitants et 25 000 travailleurs. « Ici s’entrecroise tout ce qui fait l’attrait et la puissance de la ville » commentent l’architecte-urbaniste François Grether et le paysagiste Michel Devigne, qui sont les auteurs du masterplan. Ils ont notamment prévu des espaces publics généreux, avec des espaces paysagers sous forme de « parc ramifié ».
Le cours Charlemagne sera le colonne vertébrale qui desservira le quartier, avec deux places majeures : la place des Archives et le place Nautique. Cette dernière comprend la création d’une darse destinée à accueillir des bateaux de plaisance, et à créer un grand plan d’eau.

Lyon Confluence affiche une forte volonté d’être un quartier innovant en matière de développement durable. Les exigences sont décrites dans une charte. Les conceptions se devront d’être économe en énergie. Les sols de l’ancienne zone industrielle ont été dépollués, et des chantiers « verts » ont été mis en place. D’autres part, les modes doux sont privilégiés, et les transports en communs viennent desservir le quartier.
Des architectes renommés ont participé, comme Massimiliano Fuksas, Rudy Ricciotti ou encore Christian de Portzamparc.

Aujourd’hui, les premiers logements sont occupés, l’Hôtel de Région a été inauguré, et le centre commercial ouvrira bientôt. Reste le très futuriste Musée des Confluences de l’équipe autrichienne Coop qui devrait ouvrir ces portes en 2014 (au lieu de 2009). La fin des travaux prévue en 2015.

En se promenant, j’ai vu un quartier totalement contemporain, avec sa propre identité, des bâtiments très variés. Des matériaux eux aussi variés, presque trop, au point d’avoir presque le sentiment d’être dans une matériauthèque à échelle 1. On remarque que le quartier allie des projets à grandes envergures, et d’autres à plus petites échelles, avec des espaces publics qui leur correspondent. Se balader est agréable, et le bâti laisse une impression d’univers surréaliste, voire futuriste. J’ai apprécié les promenades qui offrent une liberté de parcours, et les espaces publics ouverts sur un paysage exceptionnel. En revanche je reste plus sceptique quant à l’architecture qui est selon moi assez « spectacle ». Je me pose des questions sur le futur de ce quartier aujourd’hui à la mode, son architecture tendance pourrait-elle à la longue se démoder ?


Sources :

Écrit par : Aurore B.
Photographies par : Aurore B.

2 commentaires:

  1. Il est attendu depuis ce fameux musée de la confluence... Trop cher et trop complexe à réaliser. Attendons la suite.
    Snon, ne connaissant pas le lieu directement, ça marche bien avec l'autoroute et la voie ferrée juste à côté ? au niveau des nuisances, de l'accessibilité...

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  2. Niveau accessibilité, c'est quand même au coeur de Lyon, donc pas de soucis. On peut y aller à pied, en tram, en bus, en vélo...

    Sinon, je me pose beaucoup de question sur l'évolution de ce quartier dans le temps. Il me semble que l'architecture est un peut trop hors norme pour être reposante... mais l'avenir nous le dira.

    Sinon, je m'y suis baladée pendant sa construction, j'ai pas mal de photos des logements en chantier, si vous les voulez.

    Et j'ai également pu visiter l’Hôtel de Région de Portzamparc, il faudra peut être que je fasse un article dessus !

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