23 avril 2013

HISTOIRE D'ARCHITECTURE | HOCKEY ET BASKET ? DEUX SPORTS PAS SI INCOMPATIBLES QUE CA ! LES MAGIES DE LA FLEXIBILITÉ...

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La flexibilité des usages dans un bâtiments (et plus particulièrement un équipement public) est un concept repris de plus en plus fréquemment dans les projets architecturaux du moment dans un contexte sociétal où la réduction des coûts de fabrication, la complexité des commandes et le besoin d'optimisation de l'espace sont omniprésents. 
Suivant les usages qui se superposent, qui font évoluer le bâtiment dans le temps, qui transforment les espaces intérieurs, ce rêve de la modularité n'est pas toujours simple à concrétiser. 
Pourquoi ? Difficultés techniques ? Faute de trouver des usages qui peuvent se superposer ? Manques de financements ?  La nécessité d'une main d'oeuvre trop importante ? Je n'ai pas pour l'instant de réponses à vous donner, et j'imagine que selon les programmes des projets et le contexte socio-économiques dans lequel se place le maître d'ouvrage (celui qui fait la commande), les réponses à ces questions sont plus spécifiques.


Il y a quelques jours, j'ai découvert le cas du United Center de Chicago, une des salles omnisports les plus impressionnantes des USA, sortie de terre entre 1992 et 1994. Cette "grosse" boite en béton, qui d'extérieur n'est par forcément exceptionnelle, connaît en son sein de véritables chamboulements quotidiens qui  demandent de nous y arrêter. Pendant que les parois extérieures restent immobiles, le mobilier et l'organisation spatiale interne sont modulables à volonté ce qui permet d'accueillir une plus grande diversités activités tout au long de l'année. En effet, ce bâtiment alterne chaque saison (en moyenne 26 fois) tournois de hockey et de basket. Histoire que ce ne soit pas que "simple", le bâtiment est approprié par d'autres "activités" pendant l'année : concerts, des conventions ou encore d'autres activités "sportives" type rodéo et catch. Cette appropriation a été pensé dès le début du projet par les propriétaires.

Un point commun ressort entre ces événements : le besoin d'avoir une grande capacité d'accueil. Plus de 23 000 personnes peuvent venir assister au match selon si ce sont des places assises, ou debout, et jusqu'à 25 000 pendant les concerts. 
Le bâtiment devient donc plus que rentable dans ce cadre, alors que dans certains cas, comme en France, la reconversion des équipements sportifs est un véritable problème quand ils sont construit pour un cadre spécifique. Je pense notamment au Stade des Alpes à Grenoble... Mais ceci est un autre débat.

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La fréquence des changements m'a énormément surpris. L'intérieur du bâtiment est en perpétuelle mouvement ce qui demande un personnel formé et opérationnel en permanence. Ce n'est pas pour rien que 45 personnes s'agitent sur le site pour permettre la transmutation du lieu. Vous pouvez voir d'ailleurs la rapidité de ces transformations dans la vidéo suivante.

L'évolution intérieure rend le bâtiment encore plus surprenant et innovant bien que sa forme architecturale reste basique. Ça le rend tout de même efficace dans son usage. 
Les problèmes techniques ont été résolu de manière simple, notamment en ce qui concerne la question du maintien de la glace sur le site. Avant de lire l'explication du démantèlement de la patinoire, je pensais qu'elle était démontée et remontée à chaque fois. Je n'ose pas imaginer les coûts de mise en oeuvre sur l'année... En fait, la glace reste sur place car c'est l’élément le plus difficile à mettre en place. Pour la protéger, elle est recouverte d'une couche isolante.



Imaginer de tel équipement permet d'encrer la réflexion du projet (et son programme) dans une échelle beaucoup plus vaste que celle de la parcelle ou du quartier; celles de la ville, de la région et du pays entrent en jeu. Il permet à la ville, notamment quand elle a peu de moyen, de ne pas avoir une succession d'équipements monofonctionnels (aussi bien sportif que culturel et festif) lourds à entretenir. L'usage du bâtiment est optimisé dans le temps par une diversité d'activité qui peuvent aussi bien être en journée, en soirée, la semaine comme en week-end.

Cette exemple, n'est qu'une interprétation de la flexibilité parmi un large éventail de possibilités. C'est à la fois la spécificité et la limite de ce type d'équipement. Le dimensionnement fixe de l'édifice demande un type d'usages nécessitant de grandes surfaces d'occupation. La non modularité de la structure extérieure ne permet pas d'accueillir des événements plus modestes qui pourraient avoir un impact économique plus minime d'échelle locale. La salle serait bien vide avec seulement 1000 voire juste 10 000 personnes. 
L'une des autres limites, une seule activité est envisagée à un instant T. Au-delà de la flexibilité de lieu, c'est aussi la question de la mixité des usages qui entre en gens. Plusieurs activités comme le commerce ou le tertiaire n'ont pas été envisagé : les locaux restent destinés à une programmation spécifique.

Connaissez-vous d'autres projets de ce type ?

Écrit par : Charline S.

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2 commentaires:

  1. Nul n'est besoin d'aller aux Etats Unis chercher des exemples pour des projets similaires,ily a en France des exemples aboutis qui fonctionnent bien malgré leur coût d'exploitation.Mais ce qui est interressant c'est d'imaginer une transposition du concept à des équipements plus petits (à l'échelle d'une communauté de communes rurales par exemple avec des équipements intérieurs-extérieurs modulables bien sûr.Jeunes Archi.un défi de plus à relever.Sans compter toutes ces magnifiques églises à reconvertir pour les conserver en période de crise...de vocations.

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  2. Avez-vous des exemples en tête pour creuser tout ça ?

    - Charline -

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