18 mai 2010

POLITIQUE ET PRATIQUE | PARLONS METIER AUJOURD’HUI : LES URBANISTES SE MOBILISENT

Ce blog est destiné à parler de la ville, mais aussi de ces bâtisseurs. En effet, ici nous cherchons à démocratiser notre « environnement urbain » : c’est-à-dire vous faire partager tout ce qui constitue la ville.
C’est pourquoi aujourd’hui, j’ai décidé de vous parler du métier d’urbaniste et du mouvement national qui se passe actuellement pour sa valorisation.
J’avertis donc que mes propos seront engagés et résulteront de mon seul avis.

Parmi les « fabricants » de villes, nous avons bien entendu les architectes. Tout le monde sait exactement ce que c’est : être un architecte! La profession est en plus bien reconnue auprès de l’État, bien valorisée et bien cotée. On la catégorise même de « métier noble ». D’ailleurs, nous pouvons voir chaque année, que le nombre d’inscrits au concours d’entrée des écoles d’architecture explose. Par exemple, lorsque j’ai passé le concours à Grenoble il y a 5 ans, nous étions environ 750 participants. Cette année, ils étaient 1400. (pour 180-200 places) Par contre, je ne peux pas vous indiquer l’évolution à l’échelle nationale, ni vous expliquer pourquoi un tel boom. Est-ce un effet de mode ? Par contre, je me souviens juste qu’il y a 2 ou 3 ans, une campagne avait été mené afin d’inciter les jeunes à suivre des études en architecture…

Pour revenir au sujet clé, mais surtout, pour continuer sur les bâtisseurs, nous avons aussi un grand besoin d’urbanistes. L’urbaniste, une profession moins connue et reconnue, qui en France se positionne dans un cadre universitaire : c'est-à-dire qu’après une licence (de géo, socio, éco, histoire, archi…), nous pouvons intégrer un master en Urbanisme en université. Généralement, la formation se déroule en Institut (attaché à l’Université) comme à Grenoble, Lyon ou Paris. Ce cursus est un cas unique en Europe.
En effet, nous sommes le seul pays européen qui séparons formation d’urbaniste et formation d’architecte. Ceci est sans doute une force, car l’urbanisme français valorise la pluridisciplinarité, en recherchant un regard plus large, ne se limitant pas au cadre bâti. C’est lui qui planifie le développement de la ville, réfléchit à l’agencement des activités humaines sur le territoire. Il contribue à l’articulation des différents espaces du territoire, et arrive à projeter la ville ou un territoire plus vaste sur de très longues périodes (40-50 ans). Lorsque vous entendez parler de « mutation urbaine », « couture urbaine », « étalement urbain », c’est encore lui qui se retrouve au cœur des réflexions pour gérer ces processus. Par contre, c’est un métier que je qualifierai de « récent ». Il a émergé en France autour des années 1920 pour devenir un métier indépendant à celui de l’architecte dans les années 1960/70, période d’ailleurs, où les instituts ont commencé à être créés partout en France.
Ceci est une brève description du métier qui regroupe de nombreux champs. J’espère en tout cas, qu’elle vous permettra de mieux percevoir ce que « nous fabriquons en ville » et la posture que nous tenons face aux architectes. Pour ma part, ayant les deux formations, je pense qu’ils doivent collaborer ensemble et travailler sur les mêmes pieds d’égalité. Mutuellement, ils peuvent s’apporter beaucoup.

Après cette petite présentation, je vais vous parler de l’élément principal de cet article : la mobilisation nationale qui a été entrepris afin de valoriser la profession d’urbaniste.
En 2007, un décret est tombé : les titulaires d’un diplôme en urbanisme n’ont plus le droit à l’accès au concours d’ingénieur territorial de la fonction publique. Le diplôme étant, selon l’État, pas assez scientifique et technique, seuls les architectes et les ingénieurs peuvent dorénavant passer ce concours… Le paradoxe : depuis une dizaine d’année, l’Etat reconnaît les qualifications qu’ont les urbanistes et les aménageurs. (Petite synthèse du problème. Pour en savoir plus, je vous invite à aller voir ce lien). Nous pouvons peut-être reprocher que la formation n’est pas assez technique en matière de dessin par exemple, mais d’autres qualités sont à valoriser et à ne pas nier !
Face à tout ça, le collectif national des jeunes urbanistes a été créé. C’est un regroupement indépendant d’associations d’étudiants et de diplômés en urbanisme et aménagement du territoire. Leur objectif est de mobiliser la communauté de professionnelle de l’urbanisme afin de favoriser l’accès des diplômés en urbanisme au concours d’ingénieur territorial de la fonction publique
En Octobre 2009, le collectif a entrepris à l’échelle nationale la signature d’une lettre ouverte au gouvernement, afin de ne plus « évincer les urbanistes dans les collectivités territoriales », ce qui représente une grande part de nos activités.

Tout d’abord, nous pouvons voir un certain paradoxe : ce qui caractérise la France par cette approche particulière de l’urbanisme (la pluridisciplinarité) est remis en question. Et oui l’urbanisme en France est considéré comme une science sociale et non une science dure. Façonner la ville ne doit pas s’arrêter pas à une approche scientifique et stricte du territoire. Ensuite, la position prise dans ce décret ne fait qu’aggraver la condition de l’urbaniste en France et accroître sa faible reconnaissance par la société.

Après ces quelques mots, si vous aussi, vous pensez que la mobilisation est juste, je vous invite à venir signer la lettre ouverte sur le site du collectif.


Si vous avez des remarques, des critiques, ou d’autres points de vue, n’hésitez surtout pas à déposer vos « causeries » afin de débattre sur tout ça.

Écrit par : Charline

1 commentaire:

  1. j'ai décidé de vous rappeler un projet réalisé par l'artiste d'Istanbul Plan Ottoman de la ville Vue en descendant sur l'aéroport je découvre les contrées de la Cappadoce ! Pour rester dans la thématique des ponts et passerelles j'ais déjà traité un site comme ca

    http://le-couscous-marocain.com

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