Il y a peu de temps, j'ai eu un débat avec des amis sur l'intérêt des cimetières en ville ! Sujet délicat (et polémique?), ces espaces sont de véritables enjeux urbains à l'heure où nous consommons de plus en plus d'espaces.
La Toussaint et Halloween étant cette semaine, je me dis que c'est l'occasion pour aborder la question de ces espaces publics atypiques.
NOTE PRÉLIMINAIRE SUR LE CONTENU DE CET ARTICLE
N'étant pas experte sur les cimetières, et sur le rapport de ces lieux avec les religions, je vais essayer d'avoir le regard le plus objectif possible en tant qu'architecte-urbaniste, et d'apporter des informations fondées dès que cela m'est possible. Je vous l'accorde : mes impressions personnelles, mon regard sensible et plus subjectif, risquent d'être présents dans mes observations car je suis également un usager lambda.
Je ne sais pas vous, mais pour moi, c'est par le voyage et en découvrant d'autres cultures que j'ai développé cette curiosité pour les cimetières et je souhaite vous la faire partager. En tant qu'espace spécifique dans la ville, je me pose aujourd'hui DEUX questions existentielles :
1. Quel paysage doivent-ils offrir ? parce que je me demande pourquoi les cimetières me paraissent beaucoup plus sympas et agréables ailleurs qu'en France ? Par chez nous, ils me paraissent tellement tristes et gris que ça me rebute un peu et nous voyons de la couleur seulement une fois dans l'année, au 1er Novembre.
2. Quelle place aujourd'hui pour les tombes en ville ? N'existe-t'il pas des moyens alternatives pour optimiser leur place ?
Bref, j'espère que vous m'aiderez à y répondre.
CIMETIÈRE = INTOUCHABLE ?
Le cimetière a une image sacrée, mystifiée, où règne le silence, le calme, et incarne le repos. Ça influe directement sur notre comportement : nous essayons de ne pas faire de bruit et d'être discret, nous marchons solennellement comme une manière de rendre hommage à tout ces morts. Ça me rappelle les fois où je me surprends en train de chuchoter lorsque je visite ce genre d'endroit avec des copains.
Dans ces territoires de ville prenant des emprises monumentales, nous connaissons tous une personne enterrée. Au-delà de l'espace commémoratif ou d'un cadre connu pour de tristes faits divers (profanations par exemple), j'ai tout de même l'impression que nous en parlons peu en termes d'espaces urbains/espaces publics composant la ville, source de renouvellements ou de grands projets urbains possibles.
Pourquoi ai-je le sentiment que l'on veut nous les cacher ? Sacrilège d'en parler ? D'y toucher et de les transformer ? Est-ce que c'est un impact de notre culture funéraire ?
Dans ces territoires de ville prenant des emprises monumentales, nous connaissons tous une personne enterrée. Au-delà de l'espace commémoratif ou d'un cadre connu pour de tristes faits divers (profanations par exemple), j'ai tout de même l'impression que nous en parlons peu en termes d'espaces urbains/espaces publics composant la ville, source de renouvellements ou de grands projets urbains possibles.
Pourquoi ai-je le sentiment que l'on veut nous les cacher ? Sacrilège d'en parler ? D'y toucher et de les transformer ? Est-ce que c'est un impact de notre culture funéraire ?
Cimetière à Wien (Photographie : Charline Sowa)